L’Ame Noire de l’Encre
Aux plis des doigts de l’écrivain et de l’artiste
En larmes éclatées sur la page froissée du cancre
Dans les fibres du papier et celles de la chemise préférée
Sous les épidermes des tribus ancestrales
Et des suppliciés des régimes fascistes et carcéraux
Elle s’immisce, s’incruste et se souvient, opiniâtrement
Aux cœurs des peaux grattées des palimpsestes
Elle garde la mémoire des croyances révoquées.
Libérée dans l’eau, nimbée d’un faisceau lumineux, ou sur le pinceau,
Elle suit son cours, son idée propre
Aléatoire, fumée aqueuse, vapeur éphémère tenace,
Elle raconte une histoire, prophétise des chaos, poétise des brasiers
Malgré la Lumière et la Couleur, son âme reste noire
Comme la nôtre.