"Traces mémorielles", comme je l'ai déjà dit, est une nouvelle voie d'exploration visuelle initiée pour l'exposition que j'ai présentée à la Miu en décembre 2017 avec pour point de départ l'émotion suscitée par les découvertes "éphémères" sur le site d'Happysburg en Angleterre il y a quelques années et que j'ai exprimée ainsi à sa présentation :
"En mai 2013, l'érosion mettait à jour sur une plage d'Angleterre les plus anciennes empreintes de pas fossilisées d'hominiens jamais trouvées hors d'Afrique.
Il y a 800 000 ans un groupe de cinq individus marchait vers le sud...
Infime échantillon de mémoire : quelques traces de pas sur terre, ou de mains sur une paroi sauvées des ténèbres. Prenez le temps, laissez errer votre imagination au bord de l'abîme de tout ce qui fut et dont plus personne ne se souvient.. Prenez tout le Temps qu'il faut.
Et ma bien futile et vaniteuse volonté d'art suit comme son ombre ce désir commun et suffisant de présence mémorielle. L'image entretient l'illusion du sursis de notre survivance matérielle. Mais en fin de compte, que restera-t-il tout au bout à part ce vieux rêve flou d'humanité ?
La pluie la mer ont battu la côte du Norfolk. En une quinzaine de jours -c'est tout le Temps qu'il a fallu- toutes ces traces ont disparu. Le Rêve aussi. "
Ce projet s'inscrit dans l'idée de reconvoquer volontairement les prérequis pour la mise en place de ce rêve.